Critique – La liseuse – Paul Fournel
Robert Dubois est un éditeur à l’ancienne. Il ne publie que les auteurs qu’il aime. Le résultat est que sa maison est au bord de la faillite et placée sous la houlette d’un ancien banquier chargé de rationaliser l’entreprise Une gageure car l’édition est un secteur d’activité atypique qui est confrontée à un dilemme : faire cohabiter la fabrication de best-sellers, source de rentabilité (ce ne sont pas forcément les plus mauvais livres), et la découverte de talents qui ne vendront, au mieux, que quelques centaines d’exemplaires.
A cette gageure s’ajoute depuis maintenant quelques années un nouveau défi : celui du numérique.
Robert, lui, ne se pose même pas la question. Il ne lit que des livres « papier » Jusqu’au jour où une charmante stagiaire lui apporte une liseuse sur laquelle ont été téléchargées toutes ses lectures du week-end. D’abord dubitatif, Robert trouve un certain intérêt à ce petit appareil. Motivé par une bande de stagiaires (ceux qui font tourner les maisons d’édition alors qu’ils ne sont pas payés), il crée une société chargée de développer des applications destinées à révolutionner les manières de lire. Et ces jeunes, soi-disant hermétiques à la lecture, attendent avec impatience chaque matin que leur tablette affiche le poème du jour !
«La liseuse » est le joli portrait, tout en nuances et non dépourvu d’humour, d’un homme, au demeurant très sympathique, qui a compris (mais a-t-il raison ? L’avenir nous le dira) que le papier et le numérique ne sont pas ennemis. Ils sont complémentaires et, justement, le numérique, on le voit, va amener à la lecture des populations qui y étaient plutôt réfractaires.
Extrait : « Nous avons vidé les livres de ce qu’il y avait dedans pour en vendre davantage et nous n’en vendons plus. Tout est de notre faute » (p. 40).
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