Critique – Le disparu – Jean-Pierre Le Dantec – Gallimard

Critique – Le disparu – Jean-Pierre Le Dantec – Gallimard


Cinquante ans après les événements relatés dans « Le disparu », François Contellec tombe par hasard dans le TGV sur Pierre-Alain Jézéquel, son meilleur copain des années de l’adolescence, celles de la fin des années 1950 en Bretagne.

Les deux garçons étaient alors internes dans un lycée breton. Malgré des milieux d’origine et des opinions politiques différents (le père de François est communiste, celui de Pierre-Alain est royaliste), ils vont devenir amis.

Leur chemin en commun va diverger : le second est devenu général, le premier écrivain. Ce dernier veut écrire un livre sur Loïc Quéméner, ce professeur de français extraordinaire qui les a éveillés à l’amour de la littérature.

En 1959, l’enseignant est envoyé en Algérie et affecté dans une Section administrative spécialisée (SAS) chargée en théorie de « pacifier » le pays et de convertir les autochtones à la cause de la France. Il meurt dans des circonstances obscures.

Grâce à la correspondance que le jeune soldat entretient avec ses élèves, la guerre se dévoile avec toute sa cruauté.

L’impression laissée par la lecture de ce roman est mitigée. J’ai été peu touchée par la description du quotidien et des états d’âme des deux amis qui fleurent le « déjà-lu » : le sport, la concurrence pour séduire la plus jolie fille… En revanche, les lettres de Loïc Quéméner auraient pu elles seules constituer le sujet principal du livre. Et l’auteur n’hésite pas à faire un parallèle entre le terrorisme en Algérie et celui, plus récent de Daech. « Même si, à l’époque, le temps des colonies était terminé, la perte de l’Algérie a été la première victoire de l’islam contre l’Occident chrétien. Une victoire dont on paie aujourd’hui le prix » écrit-il.

+ There are no comments

Add yours