Critique – L’effroi – François Garde – Gallimard
Sébastien Armant est altiste à l’Orchestre de Paris. Un soir de première, il doit jouer « Cosi fan tutte » sous la direction de l’immense Louis Craon qui, à la stupéfaction générale, lance un « Heil Hitler » tonitruant tout en faisant le salut nazi.
Sans réfléchir, Sébastien se lève et lui tourne dos. Ses collègues le suivent dans son geste de défi mais c’est lui qui devient un héros.
D’abord désavoué par son supérieur hiérarchique, le geste courageux est encensé en raison de la notoriété positive qu’il peut apporter à une institution qui ne se distingue pas par ses prises de position audacieuses.
Quant au concertiste, il est entraîné dans une course effrénée à la médiatisation qui ne sera qu’éphémère.
D’abord encensé, le musicien, à la fois flatté et décontenancé par cette soudaine célébrité, va en effet rapidement tomber dans l’oubli.
Dénonciation d’un système médiatique superficiel et hypocrite qui encense de soi-disant surhommes pour mieux les délaisser, « L’effroi » est le portrait caustique d’un homme banal cahoté par des événements qu’il ne maîtrise pas.
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