Critique – Les derniers jours des fauves – Jérôme Leroy – La manufacture de livres
Nathalie Séchard, pendant féminin de notre président, préfère l’amour au pouvoir depuis qu’elle a épousé un homme beaucoup plus jeune… En raison de cette différence d’âge, elle a été affublée du surnom de « cougar blonde »… Quelle élégance !
Parce que sa vie personnelle l’emporte sur tout le reste, elle a décidé, onze mois avant l’élection, de ne pas rempiler. Dans les coulisses, les couteaux s’aiguisent pour remporter la magistrature suprême. Et tous les moyens sont bons, la palme des méthodes expresses revenant à un certain Patrick Bauséant, transfuge d’extrême-droite rallié par opportunisme à la présidente mais qui n’a pas abandonné la radicalité de sa jeunesse hantée par les fantômes de l’OAS. Les révélations sur les manipulations pratiquées par les extrémistes donneraient presque raison aux complotistes !
Avec son côté «Houellebecq de gauche », Jérôme Leroy a signé un magistral roman noir qui colle à l’actualité politique et sociale la plus récente avec ses gilets jaunes désespérés, son climat détraqué qui favorise les thèses collapsologiques prédisant la fin du monde et favorisant la propagation de mouvements survivalistes, un certain Covid 19 contre lequel la vaccination est devenue obligatoire ce qui bien évidemment déclenche des cris d’orfraie des opposants au nom de l’atteinte aux libertés.
En bref, le début du vingtième siècle présente le tableau d’une France éclatée où le vivre-ensemble et l’intérêt général sont passés à la trappe. Les peurs irrationnelles, les violences, l’hystérie et le sectarisme s’emparent de la société civile alors que les inégalités se creusent et que la ghettoïsation sociale progresse.
On espère juste que le portrait à charge à la fois lucide et terrifiant que l’auteur dresse des privilégiés qui détiennent le pouvoir ou qui aspirent à l’exercer soit un peu excessif… Finalement, peu importe la démesure, le résultat est que ce récit haletant, truffé d’humour et de personnages hauts en couleur dont le formidable et énigmatique Capitaine, sonne sacrément juste.
EXTRAITS
- Les riches ne sont pas riches parce qu’ils ont un génie particulier. Les riches sont riches parce qu’ils aiment l’argent. Ils n’aiment que ça, ça en devient abstrait.
- Un peuple, ça se sent, ça se renifle, ça se travaille au corps, ça s’aime, même si ça pue.
- A quoi bon écrire quand tant de choses aussi belles restent à lire et à étudier ?
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