Critique – Les quais de la colère – Philippe Huet – Albin Michel
Quatre ans avant le déclenchement de la première mondiale, la condition ouvrière est loin d’être idyllique.
Nous sommes en 1910 au Havre. Alors que les négociants s’enrichissent sur le dos de leurs employés, il est une catégorie qui est exploitée et méprisée, y compris par les dockers bien mieux organisés pour défendre leurs droits. Les ouvriers charbonniers sont en effet considérés comme la lie du port. Sales et ivrognes pour la plupart, ils vont trouver en Jules Durand un défenseur de leur cause.
Mais le socialiste révolutionnaire n’a pas le profil de ceux qu’il entend protéger. Propre, toujours bien mis, chantre de l’antialcoolisme, l’homme est un intellectuel posé qui va donner du fil à retordre à la bonne bourgeoisie havraise. Cette dernière va comploter pour s’en débarrasser mais la conspiration ira trop loin. Accusé d’être à l’origine de la mort d’un ouvrier, Jules va écoper de la peine de mort.
Inspiré d’un fait divers, le roman de Philippe Huet, plus connu pour sa production policière, se rattache à la tradition naturaliste d’un Zola qui traduit avec précision et réalisme les conditions sociales de l’époque.
EXTRAIT
– La ville collait au port comme la prostituée à un client fortuné.
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