Critique – Les Sources – Marie-Hélène Lafon – Buchet-Chastel
Depuis maintenant une vingtaine d’années, Marie-Hélène Lafon ne cesse de sonder le monde paysan dont elle est originaire.
C’est donc tout naturellement dans le Cantal que se déroule son dernier récit.
Nous sommes en 1967 au cœur de la vallée de la Santoire. L’épouse, dont on ne connaît pas le prénom, a trente ans, huit ans de mariage et trois enfants. Elle vit dans une ferme aux côtés d’un mari qui l’insulte, l’humilie, la frappe. Elle tait les actes dont elle est la victime, mais son corps, « saccagé » « de vache fourbue », parle pour elle.
Avec une économie de mots, une plume descriptive, précise et visuelle, un style « à l’os » comme cette grande admiratrice de Flaubert aime définir son écriture, l’autrice signe une chronique familiale à la fois noire et pleine d’espoir et un portrait saisissant d’un monde disparu.
EXTRAITS
- Chez eux, personne ne parle.
- Elle se dégoûte, il la dégoûte, il est pire qu’une bête.
- Ils se sont mariés un 30 décembre, et elle pense souvent qu’elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas.
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