Critique – L’île aux remords – Quella-Guyot et Morice – Bamboo Edition

Critique – L’île aux remords – Quella-Guyot et Morice – Bamboo Edition


Nous sommes en 1958 dans les Cévennes où les fameuses pluies provoquent de terribles inondations. Jean, le médecin du village, parti 25 ans plus tôt sans donner de nouvelles, s’inquiète pour le « petit vieux tout seul » qui est son père.

Celui-ci, entouré d’une chèvre, d’un chat et de moutons, se porte comme un charme, ravi que sa propriété soit transformée en île, lui qui n’a jamais voyagé. Contrairement à son fils, il a vagabondé dans les livres.

Sur la défensive, Jean va peu à peu lâcher prise et raconter son histoire de médecin parti dans les colonies pour travailler dans des établissements pénitentiaires.

On le suit dans son périple de Saint-Laurent-du-Maroni à Poulo Condor situé alors en Indochine en passant par Crique Anguille. Des endroits effroyables où les détenus sont réduits à l’esclavage. Un racisme que le toubib trouve normale. C’était l’époque !

Au fur et à mesure qu’il dévoile son passé pas toujours glorieux, son père va lui révéler les secrets de sa naissance. Les récits parallèles vont rapprocher les deux hommes…

Malgré un sentimentalisme un peu appuyé, j’ai bien aimé cette BD illustrée de dessins délicats aux regards expressifs qui s’interroge sur les racines et sur la fuite. A l’espièglerie du père répond le mal-être du fils. Peu à peu, son visage s’adoucit, signe d’un rapprochement que la fin, un brin mélo, va sceller.

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