Critique – Quelle n’est pas ma joie – Jens Christian Grondahl – Gallimard

Critique – Quelle n’est pas ma joie – Jens Christian Grondahl – Gallimard


Ellinor, 70 ans, vient de perdre son mari Georg. Il était le mari de sa meilleure amie Anna décédée quelques décennies plus tôt en même que son amant Henning qui n’était autre que le mari de la narratrice !

Ce nouveau deuil lui donne l’envie d’écrire une longue lettre à cette femme parfaite, belle et intelligente qu’elle a tant aimée malgré la trahison. « Parce que c’était elle, parce que c’était moi » répète-t-elle souvent en référence à la tendresse entre Montaigne et La Boétie.

Cette adresse est aussi l’occasion de revenir sur sa vie d’enfant unique issue d’un milieu populaire et élevée par une mère froide et taiseuse qui cacha longtemps un secret de famille mais aussi de retrouver ce qu’elle est vraiment en rejetant l’hypocrisie de sa classe d’adoption et celui qui en est l’incarnation parfaite à savoir Stefan, le jumeau d’Anna et de Georg, un petit bourgeois prétentieux qu’elle a élevé.

Ce récit intime, bien écrit et habilement construit, prend parfois des allures d’un règlement de compte libératoire et jubilatoire. Il est également un questionnement sur le pourquoi de la forfaiture de l’amie et de l’époux. Parce qu’une fois qu’elle s’est penchée sur son passé et qu’elle a tourné la page, une nouvelle existence s’ouvre pour Ellinor.

EXTRAIT

Il n’y a rien de mieux qu’un conflit pour faire le sale boulot.

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