Critique – Le Règne de la nuit – Kate Atkinson – Christian Bourgois

Critique – Le Règne de la nuit – Kate Atkinson – Christian Bourgois


Pour écrire son dernier roman, la talentueuse Kate Atkinson s’est inspirée de Kate Meyrick qui fut une reine de la nuit de Soho, un quartier de Londres.

Après la Première Guerre mondiale, les populations européennes ont eu envie d’oublier les victimes de la boucherie : neuf millions de morts et quelque vingt-et-un millions de blessés.

Ce furent les années folles avec leur intense activité culturelle et leur bouillonnement festif.

Mais dans la capitale du Royaume-Uni, les réjouissances ont un revers. Les trafics en tous genres pullulent pour satisfaire les besoins en drogue, en alcool et en sexe. Les femmes, plus indépendantes depuis le départ des hommes au combat, en sont les premières victimes.

Sauf une. Nellie Coker est à la tête d’un empire composé de dancings et de cabarets qu’elle a bâti seule pour faire vivre sa nombreuse progéniture plus ou moins oisive et pas toujours loyale avec leur daronne. Elle sort de prison quand s’ouvre le roman.

Quant à la police londonienne, elle recèle en son sein quelques ripoux qui lorgnent sur la fortune de la tenancière.

Un seul d’entre eux fait preuve d’une probité exemplaire. Il s’appelle Frobisher et a été appelé en renfort pour enquêter sur les morts et les disparitions de jeunes filles. Il est flanqué, pour l’aider, d’une bibliothécaire courageuse pourvue d’un optimisme à toute épreuve.

Entre ces deux-là, malgré leurs différences de caractère, le courant passe bien…

Avec son humour si singulier qui sème de la légèreté dans les situations les plus dramatiques, avec ses personnages hauts en couleur si caractérisés, l’écrivaine britannique fait de nouveau mouche et prouve qu’elle est une conteuse hors pair.

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