Critique – Le silence des rails – Franck Balandier
Parce qu’il est homosexuel, Etienne est déporté au Struthof situé en Alsace. En comparaison de ses camarades, il s’estime privilégié, lui qui est chargé de vider les seaux emplis d’urine et d’excréments. Tout est relatif dans cet univers concentrationnaire…
Rien ne nous est épargné de la vie de ce camp mais les descriptions cliniques glaçantes (arrachage des dents en or, tonte des morts, expériences médicales sur des cobayes humains…) sont contrebalancés par une poésie puissante tout entière tournée vers la nature qui s’épanouit derrière les barbelés. A Adorno qui affirmait qu’on ne pouvait plus écrire de poésie après Auschwitz, Franck Balandier prouve le contraire.
Ce roman fait partie de la sélection 2014 du Paris des lecteurs de la Ville de Brive.
Extraits
- « Voilà comment tout commence. Comment tout finit, ici. Avec des miradors à la place des arbres. Et le reste. Changement de décor.Il aura suffi de quelques morts de plus au détour du sentier. De quelques morts pour ouvrir les portes d’un parc d’attractions d’un genre nouveau. Pour les fermer plutôt. Pour s’y laisser enfermer, résigné. »
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