Critique – La faussaire – Patricia Delahaie – Belfond
En une chaude journée de juillet 1998 au cœur de la plate Beauce et alors que le pays vient de fêter la France « black, blanc, beur » , la dépouille de Marc Ellis est emporté par les croque-morts sous les regards scrutateurs des badauds.
Quelques mois plus tôt, le consciencieux et dévoué docteur Ménard officie dans son cabinet auprès de patients admiratifs de ce quinquagénaire qui considère son métier comme un sacerdoce.
Enfermé dans un mariage routinier et père de deux enfants adultes, le médecin va être bouleversé par l’apparition d’une silhouette aux allures d’héroïne hitchcockienne. L’inexorable engrenage se met en place… Le toubib exemplaire ne sera plus jamais le même. L’homme cartésien, envahi par une passion dévorante et destructrice, va se muer en un être irrationnel, dépendant, drogué à cette Camille trop belle pour lui, prêt à croire à ses mensonges et à tout sacrifier pour elle… Y compris à transgresser ses propres valeurs morales.
Sur le thème de la manipulation et de l’emprise, avec une femme dans le rôle de la méchante, l’autrice a composé un thriller psychologique maîtrisé sur les frontières ténues entre le bien et le mal et sur l’ambiguïté des relations entre le bourreau et sa victime. C’est l’intrusion dans ces zones grises qui rend le premier roman de Patricia Delahaie assez captivant.
Alors que la première moitié du roman qui décrit les mécanismes de la domination est plutôt attendue et fleure le déjà-lu, la seconde, plus intéressante, fait la part belle à Céleste, fille de la prédatrice et observatrice mutique des événements, fascinante dans sa quête de la vérité.
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