Critique – Plus grands que le monde – Meredith Hall – Philippe Rey

Critique – Plus grands que le monde – Meredith Hall – Philippe Rey


En se plongeant dans le premier roman de Meredith Hall, on pense immédiatement à un épisode de « La Petite maison dans la prairie » campant une famille unie composée des deux parents et de trois beaux enfants grandissant en toute harmonie dans une ferme du Maine dans les années 1940.

Les apparences sont bien évidemment trompeuses car le malheur va rapidement fondre sur les Senter rebattant les cartes d’une vie quasi idyllique rythmée par un travail dur et répétitif dont les effets concrets suffisent à contenter ceux qui vivent au cœur d’une nature magnifique et dans le cocon d’un amour partagé .

Face au drame, les membres du clan réagiront différemment et c’est la voix de trois d’entre eux que l’autrice, qui signe ici son premier roman, nous laisse entendre.

La première est celle de Doris la mère. Jusqu’à l’accident, elle est protectrice et hostile à toute incursion étrangère risquant de menacer les siens. Après, elle se renferme sur elle-même. Absente à ses enfants, elle reproche à son mari d’être responsable de la détresse qui s’est abattue sur leurs existences.

La deuxième est celle de Dodie, la cadette. Dévorée par la culpabilité, elle porte sur ses jeunes épaules toutes les souffrances familiales.

La dernière est celle de Tup, le père. Après avoir tenté de recoller les morceaux d’un foyer éclaté, il trouve le réconfort dans les bras d’une autre et dans la religion pour justifier ses choix.

Sur près de vingt ans, l’écrivaine nous raconte l’histoire d’un immense gâchis, conséquence d’une paralysie à communiquer et à transmettre ses émotions.

Roman sur le temps qui passe et sur les regrets, « Plus grands que le monde » nous touche par sa simplicité à raconter l’essentiel.

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