Critique – Big Daddy – Chahdortt Djavann
Rody a été condamné à perpétuité pour avoir tué trois hommes qui avaient eux-mêmes dézingué un couple en train de tranquillement déjeuner.
Quelques années après son incarcération, son avocate commise d’office vient lui rendre visite une fois par semaine, une habitude qui durera quatorze ans. Dans ces entretiens, Roby lui raconte son enfance de jeune latino, sa rencontre avec Big Daddy, un mafieux cruel qui le prend sous son aile et par qui le drame arrive. En contrepartie, la visiteuse se confie en évoquant sa jeunesse bourgeoise, ses amours malheureuses et, surtout, la culpabilité qu’elle ressent depuis la mort de son frère et le suicide de sa mère.
Alternant les scènes violentes, parfois insoutenables (cf. massacre de l’obèse), et les moments intimes où Roby et son avocate se livrent, « Big Daddy » est un très beau roman à la fois noir, social et psychologique qui est un éloge de la résilience.
Avec son sens du récit, Chahdortt Djavann sait nous toucher avec ses personnages pour lesquels on ressent une sincère empathie. Sans pathos.
EXTRAIT
– « Elle est morte, avant que l’ambulance arrive, pour deux paquets de chips. » (p. 83).
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