Critique – Fille de la campagne – Edna O’Brien

Critique – Fille de la campagne – Edna O’Brien


Désireuse de lire au moins un roman d’Edna O’Brien, j’ai finalement commencé par ses mémoires. Peut-être ce choix m’aidera-t-il à comprendre son œuvre passée dans laquelle je compte bien me plonger ?

Dans « Fille de la campagne », clin d’oeuil à la trilogie qui l’a fait connaître, l’auteur nous donne une formidable leçon de liberté tout en nous embarquant dans un  périple qui va des années 30 à nos jours (la dame a en effet 83 ans !).

Tout commence en Irlande, son pays natal. Entre une mère bigote mais aimante et un père alcoolique, la petite Edna grandit à la campagne, dans une nature de paysages torturés et d’odeurs de tourbe. Placée dans un pensionnat, elle subit les brimades habituelles à cette époque : froid, faim, humiliations mais s’éveille aussi à la sensualité…

Mariée très jeune, et contre l’avis de sa famille, à un homme plus âgé qu’elle, elle le quitte en se battant pour obtenir la garde de ses deux enfants.

Sans le sou, elle s’en sortira à la fois financièrement et psychologiquement grâce à l’écriture. Le succès lui donnera l’occasion de rencontrer les figures marquantes de la vie artistique et culturelle mondiale : McCartney, Marlon Brando… et de devenir l’amie de femmes aussi différentes que Jackie Onassis et Marguerite Duras tout en succombant aux paradis artificiels.

Son œuvre, bien reçue par les milieux littéraires avisés, est rejetée et même interdite dans son propre pays choqué par les thèmes qu’elle aborde : le désir, la sexualité…

Dans ses mémoires, Edna O’Brien nous livre le portrait d’une femme indépendante qui entretient avec l’Irlande (mais n’est-ce pas le cas de tous les « exilés »?) des rapports ambivalents de répulsion et d’attraction et c’est passionnant.

+ There are no comments

Add yours