Critique – Indignation – Philip Roth

Critique – Indignation – Philip Roth


Nous sommes en 1951 aux Etats-Unis. L’armée américaine est engagée dans le conflit coréen depuis déjà un an. Dans ce pays puritain et conservateur vit Marcus, fils d’un boucher kasher qui l’aime tellement (mais est-ce vraiment aimer) ? qu’il craint sans arrêt pour sa vie, développant une forme de paranoïa exacerbée. Son père a bien raison d’avoir peur. Dès le début (page 55), on sait que Marcus ne va pas dépasser sa dix-neuvième année. C’est donc une voix d’outre-tombe qui nous parle.

Si l’issue fatale est connue, les événements qui le conduisent à la mort se mettent en place progressivement, à la manière d’un puzzle.

Pour fuir la possessivité de son géniteur, Marcus part étudier à 800 kilomètres du domicile familial. Mais le jeune homme qui a soif de liberté est confronté à de nouvelles contraintes. Lui qui pensait se consacrer entièrement à ses études est mal vu de la hiérarchie et de ses « camarades » parce que, précisément, il n’est pas et ne fait pas comme les autres. Il refuse d’adhérer à une fraternité, sorte de club communautariste où les étudiants se retrouvent en fonction de leurs religions (les Chrétiens avec les Chrétiens, les Juifs avec les Juifs…). Il se fâche avec tous ses coturnes et il paie un étudiant pour assister à sa place à l’office du dimanche, entraînant sa perte.

Une seule personne trouve grâce à ses yeux : Olivia, alias Reine de la fellation 1951 !

Dans son dernier roman, Philip Roth a délaissé le thème de la vieillesse pour nous proposer un récit initiatique qui souligne les difficultés de devenir un homme libre dans une société conformiste.

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