Critique – Le monde à l’endroit – Ron Rash

Critique – Le monde à l’endroit – Ron Rash


Nous sommes dans un lieu reculé des Appalaches, probablement à l’époque de la Prohibition. Mais l’interdiction n’empêche pas la bière et le whisky de couler à flots. On peut se les procurer dans des endroits perdus où vivent Toomey, un homme cruel toujours accompagné de son fils tout aussi brutal, ou encore chez Leonard, un ancien prof condamné pour recel de drogue. Car, chez ces hommes, on trouve non seulement de l’alcool mais aussi des petites pilules qui font planer et des champs de cannabis. De quoi largement arrondir ses fins de mois !

C’est en allant pêcher non loin de la propriété de Toomey que Travis Shelton, 17 ans, décide d’arracher quelques plants du précieux stupéfiant afin de les revendre. Malheureusement, il est surpris par le propriétaire qui, pour lui donner une leçon, lui sectionne le talon d’Achille !

Travis est en outre en conflit avec son père. Ce dernier le met à la porte et Travis trouve refuge chez Leonard. Il y retrouve une certaine Dena devenue une loque humaine à force d’absorption de produits illicites.

Auprès de Leonard, un homme pourtant taiseux, Travis trouve l’affection qu’il n’a jamais eue. Et les deux compagnons partagent des passions communes pour la lecture, la connaissance et la guerre de Sécession. Un massacre aurait été en effet commis pendant cette période non loin de là.

En bon professeur, même s’il a été déchu de ses fonctions, il encourage l’adolescent à reprendre ses études.

Que penser de ce roman « nature writing » ? Pendant plus de 200 pages (sur 280), je me suis ennuyée à lire ces portraits d’hommes façonnés par la nature et leur passé. Puis, l’auteur s’est réveillé dans les 70 dernières pages dans lesquelles il se passe enfin quelque chose. On arrive presque à ressentir une certaine empathie pour ces paumés qui font enfin preuve de courage.

Pour apprécier le talent de Ron Rash, lisez plutôt le très bon « Un pied au paradis ».

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