Critique – Toutes les nuances de la nuit – Chris Whitaker – Sonatine

Critique – Toutes les nuances de la nuit – Chris Whitaker – Sonatine


Plus de huit cents pages pour décrire une obsession qui court sur plus de vingt-cinq ans, tel est le défi réussi de Chris Whitaker qui signe son second roman après « Duchess » publié en 2022.

Joseph, alias Patch, a treize ans lorsqu’il est enlevé par le violeur de la plus jolie fille, et aussi la plus riche, de Monta Clare, après l’avoir sauvée des griffes de son agresseur.

Alors que la police baisse les bras, Saint, sa meilleure amie, voire plus, surtout pour elle, s’entête et finit par le retrouver près d’un an après sa disparition.

L’adolescent sort métamorphosé de sa captivité et hanté par la figure de Grace, cette voix qui l’a aidé à survivre alors qu’il était plongé dans l’obscurité.

Désormais, toute son existence sera consacrée à retrouver celle dont il peint inlassablement le visage imaginé. Quitte à faire souffrir ceux qui l’aiment, quitte à les faire douter de l’existence de sa compagne de détention…

Composé de courts chapitres qui cavalent dans le temps, le passé, le présent et l’avenir, dont le sort est entretenu par un suspense » parfois oppressant, « Toutes les nuances de la nuit », avec ses personnages si incarnés et si attachants, parvient à nous faire ressentir leurs souffrances et leurs espoirs.

Fable sur l’amour, l’amitié, la rédemption, le pardon, mais aussi récit qui confère à l’imagination une force plus intense que la réalité, ce roman présente également un panorama de la violence aux États-Unis entretenue parfois par une morale religieuse qui juge et punit, ainsi qu’une une réflexion sur le bien et le mal qui coexistent en chacun de nous. À vouloir faire le bien, on peut parfois faire pire…

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