Critique – Une machine comme moi – Ian McEwan – Gallimard
Déception est le mot qui me vient après avoir refermé le dernier roman de Ian McEwan dont j’ai tant aimé, entre autres, « Sur la plage de Chesil » et « Expiation ».
« Une machine comme moi » est une uchronie qui se déroule en 1982 : la Grande-Bretagne a perdu la guerre des Malouines, les Beatles se sont reformés, les voitures roulent sans conducteur, Alan Turing est toujours vivant et il est à l’origine de l’invention des androïdes. Charlie, trentenaire un brin désabusé, fait l’acquisition d’un exemplaire de cette machine si humaine. Eve étant en rupture de stock, il se rabat sur Adam pour la modique somme de 86 000 livres.
« Devant nous trônait le jouet ultime, un rêve séculaire, le triomphe de l’humanisme – ou son ange exterminateur » pense-t-il en regardant l’être parfait en face de lui. Bien fait de sa personne (il ressemble à un docker turc !), capable en même temps de faire la vaisselle, de composer des haïkus pour déclarer son amour à Miranda, la compagne de Charlie, et d’ingérer l’oeuvre de Shakespeare en une seule nuit, Adam a tout plaire. D’autant plus qu’il a une morale. Il déteste le mensonge. Une posture bien embêtante pour des humains qui s’accomodent des petits arrangements avec la vérité. Même si c’est pour la bonne cause…
Entre les considérations philosophico-morales sur l’intelligence artificielle (une machine peut-elle avoir une conscience, pourra-t-elle se substituer alors à l’homme qui n’aura plus de raison d’être…), l’uchronie revisitant avec humour la société et la politique des années 1980 et un ménage à trois improbable, j’ai eu du mal à trouver une cohérence.
Un roman intelligent mais verbeux avec des personnages peu attachants. Même Adam est agaçant avec son ennuyeuse probité. Difficile pour cet androïde parfait de vivre dans un monde aussi médiocre !
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