Critique – A nous deux, Paris ! – Benoît Duteurtre
Avec « Les pieds dans l’eau » et « L’été 76 », Benoît Duteurtre avait flirté, plutôt avec réussite, avec le genre autobiographique.
Dans « A nous deux, Paris », clin d’œil à Rastignac, personnage de Balzac prêt à tout pour conquérir la capitale, l’auteur nous présente son double qui n’est plus Havrais mais Dieppois.
Après un passage à la fac de Rouen, Jérôme s’installe à Paris pour y passer sa licence d’histoire de l’art. Nous sommes à la fin des années 70-début des années 80 et sa curiosité pour la vie nocturne lui fait découvrir d’autres paradis artificiels et lui révèle son homosexualité. Parallèlement, au lieu d’aller sagement à la Sorbonne, il tente de démarrer une carrière de musicien.
Si c’est avec un certain plaisir que j’ai (re)découvert cette époque underground où l’alcool coulait à flots dans les boîtes de nuit branchées, où des gens comme Jean-François Bizot, patron du magazine « Actuel », lançait la mode des cultures alternatives, où la musique « new wave » devenait la référence pour toute une génération avide de distinction (au sens bourdieusien), j’ai été déçue par le personnage de Jérôme que j’ai trouvé bien fade.
Bref, j’ai trouvé que ce roman publié en 2012 n’avait pas le charme nostalgique des « Pieds dans l’eau ». Peut-être est-ce parce que le « héros », enthousiaste au départ, sombre dans le désillusion, peut-être est-ce parce que cette période formidable, avec le sida qui pointe le bout de son nez, n’a-t-elle été que superficialité et, pour finir, apologie du fric ?
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