Critique – Biche – Mona Messine – Livres agités
Alors que le jour point, les habitants de la forêt s’agitent. Parmi eux, une jeune biche gracieuse se délectant des meilleures baies, sous le regard curieux des faons.
Non loin de là, les chasseurs fourbissent leurs armes. L’offensive se prépare. Les rabatteurs se préparent à offrir aux tireurs les plus belles pièces qui viendront remplir les congélateurs et orner de leurs bois les murs du salon, crânement exposés au-dessus des cheminées.
Les silhouettes floues, presque anonymes se suivent. Un giboyeur sort du lot. C’est Gérald, moqué par ses camarades pour sa lenteur, admiré pour la précision de ses coups. Il y a aussi Basile, jeune apprenti chasseur fasciné par les fusils et par les réseaux sociaux sur lesquels ils se vantent de ses prises de guerre, alors qu’il n’a tué qu’une caille.
Entre les deux adversaires, Alan, le garde forestier, contraint d’accepter les viandards sur son territoire, mais faisant tout pour que les mamans de « Bambi », dessin animé qui l’a bouleversé, soient épargnées.
Le décor de ce premier roman original, huis clos forestier aux accents de conte écologique revisité par le thriller, est planté.
Si j’ai aimé le début avec la mise en place des différents protagonistes prêts à se livrer un combat forcément inégal, j’ai été agacée par les excès de lyrisme qui virent au ridicule, l’anthropomorphisme outrancier et la comparaison facile entre la biche et femme, toutes deux victimes des prédateurs que sont les hommes.
Et la fin est vraiment grotesque. Chantal Goya n’est pas loin…
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