Critique – Bois-aux-Renards – Antoine Chainas – Gallimard

Critique – Bois-aux-Renards – Antoine Chainas – Gallimard


Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard de m’avoir permis de lire le dernier roman d’Antoine Chainas, auteur dont j’avais apprécié « Pur » et «Empire des chimères » .

« Bois-aux-Renards » est un récit inclassable empruntant aux codes du thriller et du noir avec une portée philosophique qui tire sa puissance d’une plongée fantastique dans des « Contes, légendes et mythes », sous-titre du livre.

Tout commence par un accident de la route qui décime tous les membres d’une famille, sauf un, la dernière de la fratrie prénommée Chloé. Gravement blessée, elle est « sauvée » par trois chasseurs qui l’emmèneront près d’Hermione, guérisseuse dans une espèce de secte survivaliste vivant au cœur de la forêt.

Trente-cinq ans plus tard, en 1986, les hypermarchés, temples de la consommation effrénée, ont inondé la France. Yves, chef de rayon, et son épouse Bernadette, caissière, s’apprêtent à partir en vacances dans leur combi Volkswagen. Destination la côte. Le voyage sera ponctué de pauses horrifiques. Le mari et la femme forment en effet un couple de serial killers.

Alors qu’ils s’acharnent sur une prostituée prise en auto-stop, une enfant est témoin de la scène. Elle s’appelle Anna. Elle deviendra la proie du duo infernal, lequel connaîtra quelques déconvenues…

Je n’en dis pas plus sur ce roman envoûtant parfois dérangeant, parfois abscons, toujours intelligent qui s’inspire du mythe de la caverne de Platon pour nous rappeler que l’homme vit dans un monde d’illusions qui ne repose que sur la croyance qu’il confond avec la vérité. Il est le seul à penser ainsi, ce qui l’autorise à tout dominer. Pourtant, la frontière est parfois ténue entre lui et l’animal, entre le plus grand prédateur qu’il est et la nature symbolisée dans le roman par le renard.

EXTRAITS

  • Toujours à la recherche d’un combustible étranger à lui-même, l’homme n’aimait rien tant que ce qu’il pouvait obtenir au prix d’un grand saccage.
  • Le monde n’existe que parce qu’on en parle.

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