Critique – Ceci n’est pas un fait divers – Philippe Besson – Julliard
Le temps de lire ce roman, une femme a été assassinée par son compagnon ou son ex-compagnon.
Comme le souligne l’auteur un féminicide n’est pas un fait divers mais un fait de société, produit d’un système de domination ancestral qui a fait de la femme la propriété de l’homme.
Si fort heureusement la situation s’est améliorée pour le sexe dit faible, pour certains la femme continue à être réifiée (cf. le rapport 2023 du HCE sur le sexisme en France).
En s’inspirant d’une histoire réelle, Philippe Besson raconte un féminicide du point de vue du fils aîné de la mère.
Un appel téléphonique de sa cadette le confronte à la tragique vérité : « Papa vient de tuer maman » souffle Léa, 13 ans.
De retour à Blanquefort, là où il a passé toute son enfance, le narrateur remonte le cours du temps. « Ça devait arriver » pense-t-il, se remémorant les indices qui annonçaient le drame : les colères du père, sa jalousie, les gifles, les projets de fuite de la mère…
En s’emparant d’une affaire presque banale, tant elle est récurrente, Philippe Besson donne chair à toutes les suppliciées anonymes ainsi qu’aux victimes collatérales.
Dommage que son souci de tout expliquer dans un style grandiloquent et sentencieux nuise à la puissance du sujet.
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