Critique – Comment Baptiste est mort – Alain Blottière – Gallimard

Critique – Comment Baptiste est mort – Alain Blottière – Gallimard


Le roman commence par un dialogue entre Baptiste et un personnage que l’on pense être une espèce de psychologue ou de policier chargé de faire parler le jeune garçon et le faire revenir à sa vie d’avant.

Baptiste, ses parents et ses frères ont été enlevés par un groupe de djihadistes. Reclus dans le désert, ils sont soumis à toutes sortes de maltraitances qui détruisent leur corps et sapent leur moral. La faim, la soif, la manipulation mentale vont avoir raison de leur dignité.

A un âge où la construction de la personnalité est comme en suspens, Baptiste va être récupéré par les terroristes et devenir Yumaï. Il est fini le temps où il admirait son père. Désormais considéré comme un lâche incapable de défendre sa famille, le patriarche tombe de son piédestal et à son autorité se substitue celle d’Amir, le chef du groupe, qui va manipuler l’adolescent et lui faire croire qu’il va faire de lui un homme en lui apprenant le maniement des armes. Progressivement, Baptiste va entretenir avec ses ravisseurs des relations ambiguës faites de fascination mais aussi de haine. L’attraction naît de la sensation qu’il éprouve de vivre une aventure extraordinaire aux côtés d’espèces de héros qui ont un combat à mener au nom de convictions aussi perverties soient elles. L’enfant est aussi ébloui par son environnement, par cette grotte où il est abandonné qui représente à la fois le berceau de l’humanité et le cimetière d’un monde.

Au fur et à mesure du récit, on apprend que sa famille a disparu. Que sont devenus les siens ? Qu’ont-ils fait de Louis, le petit frère tant aimé ?

L’ineffable est là, tapi dans dans ce texte magnifique signé Alain Blottière qui s’interroge avec sobriété sur la manipulation et sur l’identité comme il l’avait fait dans Le tombeau de Tommy.

EXTRAIT

  • j’aimerais retourner là-bas rien que pour le ciella nuit

    la magie des étoiles

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