Critique – Et je prendrai tout ce qu’il y a à prendre – Céline Lapertot

Critique – Et je prendrai tout ce qu’il y a à prendre – Céline Lapertot


« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » écrivait Arthur Rimbaud.

Pourtant, Charlotte, 17 ans, a déjà tout d’une adulte. Normal, elle n’a pas eu d’enfance ou, tout au moins, elle n’a pas eu une enfance normale. Et puis, elle vient de tuer son père. En attendant de rencontrer le juge chargé d’apprécier son cas, elle écrit, elle qui ne peut plus parler, dans un petit carnet pour raconter ce qu’elle a vécu.

Son père, cadre aisé au sourire flamboyant, est ce qu’on appelle communément un pervers narcissique. Il frappe sa femme qui se soumet sans broncher. Puis, il s’en prend à sa fille qu’il enferme dans la cave de la jolie maison bourgeoise. La mère ne réagit pas et c’est peut-être envers elle que l’on éprouve le plus de haine. Cette captivité nocturne n’empêche pas l’enfant d’aller à l’école tous les jours et de passer les vacances chez ses grands-parents. Elle ne dira rien des cruautés que lui inflige son géniteur.

Pourtant, son comportement renfermé alerte les autorités scolaires mais elle restera mutique jusqu’au bout, jusqu’à l’acte fatal qui va la libérer de sa prison.

Ce premier roman est un livre « coup de poing » qui vous prend aux tripes. Avec une habileté diabolique et un ton qui sonne juste, l’auteur a su parfaitement nous faire partager les états d’âme de la narratrice. Un vrai « coup de coeur ».

Ce livre fait partie de la sélection du Prix des lecteurs de la Ville de Brive 2014.

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