Critique – Histoire du fils – Marie-Hélène Lafon – Buchet-Chastel
1908, 1919, 1950, 1934, 1923, 1935, 1960, 1962, 1945, 1984, 1984, 2008, Sur un siècle, l’auteure narre une histoire de familles, celle des ascendants et des descendants d’André, le « fils », personnage central de ce court roman.
Alors que sa mère, Gabrielle l’absente, travaille à Paris, revenant au pays deux fois par an, André, enfant « lumière », est élevé à Figeac par Hélène et Léon, sa tante et son oncle aimants.
De manière elliptique et par petites touches à la manière des impressionnistes, on suit sa destinée et celle de ceux qui l’ont modelé ainsi que celle de ceux qu’il a engendrés. Cette existence, elle est semée de drames et de petits bonheurs mais aussi de secrets et de manques comme celui du père inconnu. Chronique d’un temps qui passe déconstruit et récit ramassé de vies où les événements historiques apparaissent en filigrane, « Histoire du fils » est magnifié par l’écriture précise, charnelle et visuelle de Marie-Hélène Lafon qui, en digne admiratrice de Gustave Flaubert, trouve toujours le mot juste et l’expression ciselée.
EXTRAITS
- Une génération plus tard, Antoine serait à la manade des cousines ce qu’André avait été aux filles, un poupon vivant, un prince délicieux, un fruit à croquer.
- Toutes les familles abritent dans leurs replis les plus intimes ces petits morts qui étaient le lot des temps, une sorte de tribut de chair fraîche payé aux dieux.
- André, posé au bord du lit, dans la chambre nue, s’était soudain senti très las, comme accablé d’un poids de silence et de secret qui était son lot de fils ; père inconnu et mère à double fond.
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