Critique – Le cœur synthétique – Chloé Delaume – Seuil
Après un divorce dont elle était à l’initiative, Adélaïde, attachée de presse dans une maison d’édition parisienne, se retrouve seule. C’est la première fois depuis l’âge de 15 ans. Entourée de livres et de chaussures, ses deux passions, elle semble apprécier ce nouveau départ.
Mais pour celle qui a toujours été entourée d’amour, le naturel reprend vite le dessus. Une question se pose d’emblée : comment trouver l’âme sœur à 46 ans ?
Dans son dernier roman, Chloé Delaume détourne les codes de la chick lit et adopte le ton de la comédie pour faire le portrait d’une femme un brin fleur bleue, atteinte d’épousite (sic) aiguë, midinette parfois pathétique qui, bien qu’elle s’affirme féministe, est soumise au regard et au désir de l’homme. Peu importe qu’il soit un goujat. Heureusement que ses quatre amies, pilier sororal, la soutiennent, la protègent et l’avertissent que ses choix ne sont pas les bons.
Cerise sur le gâteau, l’écrivaine croque avec pertinence le milieu de l’édition confronté à l’éternel dilemme entre faire du business avec des livres grand public ou valoriser une littérature exigeante.
Se moquant gentiment de la femme vieillissante incapable de vivre par elle-même et pour elle-même, l’auteure dénonce la persistance du modèle patriarcal et fait l’éloge de la sororité et du célibat..
Avec « Le cœur synthétique », Chloé Delaume que j’ai découverte avec le magnifique « Dans ma maison sous terre », a écrit un roman qu’on pourrait qualifier de normal, presque de facile. Bien qu’il soit bien troussé et plutôt agréable à lire, ce récit ne me laissera pas un souvenir impérissable. J’attendais autre chose de l’une des papesses de l’autofiction.
EXTRAIT
– Les hommes disponibles sur le marché sont tous atteints d’un vice de forme.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours