Critique – Les révolutions de Jacques Koskas – Olivier Guez

Critique – Les révolutions de Jacques Koskas – Olivier Guez


Au tout début du livre, Jacques Koskas nous fait penser à un personnage de bande dessinée tellement il est outrancier dans ses relations avec les autres et dans sa vie agitée.

Sorte de Bertie (« héros » récurrent de Wodehouse) chez les Juifs pour son côté gaffeur et hyperactif, proche de Woody Allen pour ses interrogations existentielles et de Philip Roth pour son insatiable appétit sexuel, il est paumé et toujours en décalage avec son entourage.

Rejetant ses origines, en conflit perpétuel avec ses parents qui ne le comprennent pas, il est sans racines. Pas facile pour lui d’assumer des siècles d’une histoire dramatique et son éventuelle responsabilité dans le conflit israëlo-palestinien qu’une de ses conquêtes féminines veut lui faire porter.

En bref, il est immature et n’arrive pas à se poser et à s’attacher. Jusqu’à sa rencontre avec Frauke, une aristocrate allemande petite-fille de SS…

Farce tragi-comique, « Les révolutions de Jacques Koskas » est un roman à la fois drôle et grave sur l’apprentissage de la vie, la recherche des repères et d’une identité.

EXTRAITS

  • « Son fils avait pour meilleur ami un cheval trapu. Elle en perdit l’appétit et son sommeil fut hanté par des cauchemars terribles, à 16 ans et demi, son petit Jacques suivait les traces de Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz, qui lui aussi adolescent préférait la compagnie des animaux à celle des humains. Aux grands mots, les grands moyens. La truite au beurre, le plat préféré du Führer, fut bannie des repas familiaux. » (p. 35).
  • « Quel terrible maléfice l’avait fait se muer en aficionado de jambons ibériques et d’huîtres bretonnes, alors que sa bar-mitsvah avait été exemplaire, alors qu’il avait prononcé un discours grandiose sur les téfilines, citant Levinas et Maïmonide et appelant – à treize ans seulement ! – à la cohérence de l’ensemble des forces vives qui composaient l’homme ? » (p. 103).

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