Critique – Mon village à l’heure allemande – Jean-Louis Bory – Flammarion
C’est par une gifle retentissante que commence « Mon village à l’heure allemande » de Jean-Louis Bory. « Tu veux nous faire coffrer » dit le père Boudet à sa fille Elisa à qui il reproche d’écouter Radio Londres.
Une défiance alors que les collabos ont les oreilles qui traînent à Jumainville, petite ville imaginée par l’auteur qui ressemble à celui où il est né à quelques encablures au nord d’Orléans.
Nous sommes en 1944, à la veille du débarquement des Alliés mais la communauté villageoise semble imperméable à la prochaine libération du pays. Même les Allemands, installés dans la commune voisine, se font discrets.
En inventant Jumainville, Jean-Louis Bory a créé une France en miniature avec son lot de salauds, de profiteurs et de résistants.
Dans un style désuet et avec des personnages caricaturaux qui incarnent une France coupée en deux alors que la réalité est toujours plus complexe, le Prix Goncourt 1945 se lit avec un certain plaisir. Comme une plongée au cœur d’une nature humaine avec tout ce qu’elle a de noble et d’abject.
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