Critique – Paris-Briançon – Philippe Besson – Julliard
Alexis, la petite quarantaine, est médecin. Il a quitté Paris pour les Hautes-Alpes afin de vider la maison familiale après la mort de sa mère…
Victor, 28 ans, va partager la même cabine que le premier…
Julia, 34 ans, fuit, flanquée de ses deux enfants…
Jean-Louis et Catherine, mariés depuis trente-sept ans, se sont autorisé quelques jours de vacances à la montagne…
Serge, bientôt la cinquantaine, est le type même du dragueur lourdaud…
Bientôt 20 ans, Manon, Léïla, Hugo, Dylan et Enzo « sont devenus potes » sur les bancs de la fac. Ils s’apprêtent à passer quelques jours dans un chalet non loin de Briançon. Alors que leurs aînés refaisaient le monde, ils vivent dans l’angoisse d’un travail précaire et d’une planète mal en point…
Le temps d’un périple de quelques heures dans un train de nuit, les protagonistes, que les hasards de la vie vont rapprocher, vont se dévoiler, révéler leurs souffrances et leurs secrets, écouter ceux de leurs compagnons, sortir de leurs solitudes pour vivre une épiphanie collective… Jusqu’à « l’événement » dont l’annonce est intelligemment instillée par l’auteur.
Avec « Paris-Briançon », Philippe Besson a composé, dans un style descriptif, un huis clos délicat sur la fatalité et sur nos vies qui nous échappent. Pour le meilleur et pour le pire…
Son dernier roman est aussi un hommage au train, un éloge de la lenteur et une incitation à la magie des voyages, à la découverte de l’inconnu… Loin d’une époque obscène où règnent l’exigence de transparence, le diktat de l’immédiateté et la recherche de boucs-émissaires pour calmer la vindicte de victimes autoproclamées…
“Les histoires d’amour c’est comme les voyages en train. ” slame Grand Corps Malade. Il a bien raison.
EXTRAITS
- C’est ce train aussi, on n’a plus nos repères, et du coup on se lâche, on ne fait plus attention.
- Et vous savez ce que j’aime encore plus ? C’est les trains de nuit. Parce que, dans les trains de nuit, on dit des trucs qu’on ne dirait pas autrement.
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