
Critique – Rares ceux qui échappèrent à la guerre – Frédéric Paulin – Agullo
Nous avions laissé les protagonistes de « Nul ennemi comme un frère », premier volume de la trilogie que Frédéric Paulin consacre à la guerre civile libanaise (1975-1990), au lendemain des deux attentats qui avaient frappé des militaires français et américains à Beyrouth en octobre 1983.
Le second opus ambitionne de couvrir la période 1983-1986 et ouvre sur la visite express du président Mitterrand pour soutenir le contingent français.
Pendant ces quatre années, le Liban continue à être un terrain où plusieurs communautés s’affrontent – chrétiens, chiites, sunnites, druzes et Palestiniens – et où l’Iran et la Syrie placent leur pion en s’appuyant sur des groupuscules terroristes comme le Hezbollah ou le Jihad islamique, tout en exportant le chaos au cœur de la France, dont les relations avec le Liban sont anciennes, et en prenant en otage ses ressortissants.
Justement, parlons-en de la France déjà bien déstabilisée par les agissements d’Action directe derrière lesquels on soupçonne pour certains la main de l’Iran. La gauche, au pouvoir depuis mai 1981, voit avec inquiétude la victoire de la droite qui se profile aux élections législatives de 1986.
Elle se presse de faire libérer les captifs avant le couperet démocratique. Quant à la droite, elle prépare l’avenir en tissant des liens avec les responsables du foutoir.
Bref, qu’il s’agisse de tout ce beau monde, de la cellule antiterroriste de l’Élysée, de la DGSE ou des RG, tout le monde s’en mêle. Y compris des émissaires, ressemblant à des mercenaires, envoyés par des politiques peu regardants sur les méthodes.
En respectant scrupuleusement le déroulé des faits, en mêlant personnages réels et de fiction présents dans le premier tome, Frédéric Paulin nous entraîne dans un récit aussi haletant qu’un polar ou un roman d’espionnage qui souligne combien la réalité dépasse parfois la fiction.
Une petite remarque : ce sont 110 propositions et non 101 que Mitterrand a présentées en vue de l’élection présidentielle de 1981.
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