Critique – Sauvagines – Gabrielle Filteau-Chiba – Stock

Critique – Sauvagines – Gabrielle Filteau-Chiba – Stock


Raphaëlle, la petite quarantaine, est une transfuge de la ville.

Reconvertie en garde-forestière, elle s’est installée avec sa chienne, fruit des amours entre une husky et un coyote, au cœur du Kamouraska.

C’est par amour de la nature, souci de la protéger et désir de fuir une vie morne qu’elle a installé ses pénates dans ce lieu reculé.

Chaque jour, elle se frotte à des hommes qui, certains de leur supériorité et de leurs droits, mutilent et souillent ces espaces vierges et préservés en braconnant et en chassant à l’excès. Juste pour le plaisir de tuer et d’accumuler tout en affirmant sa virilité et sa puissance.

Profondément meurtrie par les actes incessants contre les animaux, Raphaëlle fait de la sauvegarde des êtres sans défense un engagement de tous les jours qui devient un combat lorsqu’elle découvre sa petite compagne prisonnière d’un piège.

Pour la venger et réparer les agressions aux habitants naturels du lieu qui aurait dû être pour eux un havre de paix.

Et pour cela, poussée par son ami Lionel et Anouk son amoureuse, elle est prête à tout…

Si j’ai bien aimé la première partie, portrait d’une femme seule qui trouve dans la fusion avec son environnement une forme d’apaisement, la seconde, avec ses redondances sur le mal que l’homme fait à une nature mythifiée comme s’il n’était pas, lui aussi, un élément à part entière de celle-ci, m’a plutôt ennuyée.

A force de confondre littérature et pamphlet, l’autrice a un peu raté son but.

J’ajouterai que la guerre menée par Raphaëlle est bien dérisoire face à la cruauté de tous ceux qui pillent la planète Terre en toute impunité. Comme Don Quichotte qui se battait contre les moulins…

Ce livre fait partie de la sélection du Prix des lecteurs de l’Armitière 2022.

EXTRAIT

– Tu sais que tu souffres de solitude quand tu souhaites bonne nuit à un chien et que tu souris à ta poêle en fonte.

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