Critique – Soumission – Michel Houellebecq

Critique – Soumission – Michel Houellebecq


Le personnage principal du dernier opus de Michel Houellebecq est un universitaire spécialiste de Huysmans, un écrivain français aux multiples visages. Représentant du naturalisme, il fut ensuite, en bon esthète « fin de siècle », l’un des maîtres du symbolisme. Ce parcours se termina par une dernière expérience, celle de la religion.

Le quotidien du « héros » est terne, il est un brin misanthrope et il a le sexe triste, profitant de son statut d’enseignant pour séduire ses étudiantes et, quand ces dernières le quittent, il trouve refuge auprès des prostituées.

Peu politisé, il assiste avec une quasi indifférence à l’arrivée au pouvoir de la Fraternité musulmane. Après le second mandat de Hollande, les électeurs désabusés avaient en effet le choix entre le FN et les religieux. Et c’est grâce au soutien d’un Front républicain que les islamistes « modérés » montent de manière démocratique sur les plus hautes marches du pouvoir…

Ben Abbes, le président de la République fraîchement élu applique les mesures prévues dans sa profession de foi : les femmes ont pour obligation de porter le voile, les profs se convertissent et adoptent le régime matrimonial de la polygamie…

A la lecture de « Soumission », on se demande pourquoi il a provoqué un tel tollé chez les tenants de la pensée dominante qui l’ont taxé d’islamophobe. Et alors ! On se demande s’ils l’ont bien parcouru car le propos ne réside pas seulement dans la dénonciation d’une religion qui se donne pour objectif de régenter nos consciences et nos manières de vivre.

Creusant avec humour le sillon du constat de la déchéance de nos civilisations occidentales et des valeurs qu’elles véhiculent, Michel Houellebecq souligne la force de l’Islam qui donne un sens à la vie de millions de pratiquants.

Et de stigmatiser la lâcheté des hommes qui n’hésitent pas à vendre leur âme et leurs « convictions » laïques pour profiter de la générosité des pays de Golfe qui savent récompenser les fidèles et fustiger les mécréants.

EXTRAITS

  • « Je n’éprouvais aucune satisfaction à me retrouver au milieu de mes semblables »

 

  • « L’arrivée massive de populations immigrées empreintes d’une culture traditionnelle encore marquée par les hiérarchies naturelles, la soumission de la femme et le respect dû aux anciens constituait une chance historique pour le réarmement moral et familial de l’Europe, ouvrait la perspective d’un nouvel âge d’or pour le vieux continent »

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