Critique – Y’a pas de bon dieu ! – Jean Amila – Gallimard

Critique – Y’a pas de bon dieu ! – Jean Amila – Gallimard


Numéro 53 de la collection « Série noire » de Gallimard qui en compte 2743 avant que le système ne soit supprimé en 2005, « Y’ a pas de bon dieu ! » a été publié en 1950 et réédité cette année.

Gros coup de cœur de Clara Dupont-Monod (cf. chronique « Dimanche est un roman » du 8 décembre 2024 sur France Inter), j’en attendais beaucoup et j’ai été un peu déçue.

C’est d’une prison où il est enfermé que Paul Wiseman, pasteur méthodiste de Molwalla, trou perdu dans les montagnes, raconte le soulèvement de la population locale contre des entrepreneurs voulant les exproprier pour construire un barrage.

Leader du mouvement, l’homme d’Église n’abandonne pas la lutte après que les hommes du main du boss ont massacré son genou lui valant le surnom de « Patte-en-Zinc ».

Récit du pot de terre contre le pot de fer, des hommes attachés à leur propriété et au statu quo contre les « progressistes », « Y’ a pas de bon dieu ! » orchestre un déferlement de violence que l’humour, des dialogues savoureux et le sens de la formule de l’auteur allègent un peu (deux exemples : « c’est la lutte de l’escargot et du bison » ; « quarteron de ploucs des montagnes »).

Les personnages sont hauts en couleur, à commencer par le pasteur qui, de messager de la parole du Christ, se transforme en activiste forcené. Après tout, ne trouve-t-on pas dans l’Écriture l’injonction suivante : « Répands le sang du méchant » ? Et de l’hémoglobine, il en coule à flots…

Autre péché qu’il commet : celui de chair avec une gamine qui n’a certes pas froid aux yeux mais n’est âgée que de quinze ans…

En projetant ce western dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, Jean Amila s’inspire du combat des Indiens contre les conquérants de l’Ouest qui s’employaient par tous les moyens à les chasser de leurs terres.

Sauf qu’ici les pionniers détrousseurs ont remplacé les peaux-rouges. C’est un peu l’arroseur arrosé ! Et à la fin, ce sont toujours les mêmes qui gagnent.

La lecture de ce polar noir chez les péquenots des hauteurs est plaisante. Dommage que la narration soit aussi redondante.

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