Critique – Les réputations – Juan Gabriel Vasquez
Javier Mallarino est un célèbre caricaturiste colombien capable de faire plus de mal avec ses dessins qu’avec des mots.
A 65 ans, le pays s’apprête à lui rendre un hommage officiel. Ces honneurs ne signifient-t-ils pas qu’il est rentré dans le moule ?
Après cet éloge, la visite d’une femme le ramène vingt-huit ans en arrière. Elle a tout oublié d’un événement bouleversant qui s’est produit à cette époque alors qu’elle n’était qu’une enfant. Témoin, même s’il n’a pas de preuves, de ce drame, Javier avait alors dénoncé, avec un croquis sans équivoque, celui qu’il pensait être le coupable, un député peu sympathique dont il a ruiné la carrière, voire plus.
Texte court et tout en finesse sur les failles de la mémoire et comment on peut la manipuler, « Les réputations » est aussi un roman sur l’influence du quatrième pouvoir, sur la célébrité qui déforme le regard que les autres portent sur vous et sur la culpabilité.
EXTRAITS
- « La mémoire est vraiment bizarre : elle nous permet de nous souvenir de ce qu’on n’a pas vécu » (p. 24).
- « Mes parents ont changé ma vie pour m’en donner une autre : une vie où rien de tout ça n’est arrivé. Le passé d’un enfant, c’est de la pâte à modeler… » (p. 139).
- « La mémoire a la merveilleuse capacité de se rappeler l’oubli, son existence, sa manière de se mettre en faction, nous permettant ainsi d’être prêts à nous souvenir ou de tout effacer si on le souhaite. » (p. 182).
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours