Critique – Sans toucher terre – Antti Rönkä – Rivages

Critique – Sans toucher terre – Antti Rönkä – Rivages


Aaro part à Jyväskylä. Une nouvelle vie va-t-elle commencer pour ce jeune étudiant finlandais aspirant à être un renne ou un dauphin parce qu’il a la sensation de ne pas être « né dans la bonne espèce » ? Ce solitaire taiseux se déteste. Est-ce parce qu’il a été harcelé et maltraité pendant son enfance qu’il éprouve une telle haine de lui-même ? Ou est-ce la répugnance que lui a inspirée sa personne qui a fait de lui le souffre-douleur de ses « camarades » ?

Pour ne pas s’effondrer, il carbure aux anxiolytiques, à l’alcool et voyage dans sa tête grâce à un planisphère qu’il trimballe partout. Pour donner le change, il s’habille avec des vêtements de marque qui sont autant de protections contre le monde extérieur, une façon de camoufler ses défauts et ses faiblesses.

En prenant à témoin le lecteur devenu presque un voyeur de la déchéance psychologique de son double, Antti Rönkä restitue d’une manière brute le récit du chaos qu’est sa vie sur une année.

Un récit à la fois dérangeant et agaçant tant le mal-être d’Aaro vient de son égocentrisme et de son auto-apitoiement teintés de masochisme, de paranoïa et de lâcheté. Le salut viendra peut-être de l’ouverture aux autres considérés comme des pairs et non comme des ennemis et des juges…

EXTRAITS

  • J’étais fait pour être frappé.
  • Même quand je suis heureux, je suis angoissé que ce bonheur soit bientôt fini.

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