
Critique – À petit feu – Elizabeth Jane Howard – La Table Ronde
Depuis 2019, les éditions de La Table Ronde s’ingénient à traduire les romans d’Elizabeth Jane Howard dont la pentalogie des Cazalet a su séduire à juste titre les amateurs de saga familiale.
« À petit feu » a été publié en Angleterre en 1969 et situe son intrigue dans les années 1960 entre Londres et la campagne anglaise.
« Adjugé, vendu ! » s’exclame Elizabeth le jour où Leslie lui passe la bague au doigt. En s’unissant à un homme fadasse qu’elle n’aime pas, elle conclut un mariage de raison, la raison étant qu’elle en a assez d’être exploitée par son père qui la considère comme une domestique.
Herbert est en effet un type épouvantable qui a épousé, après avoir enterré deux conjointes, May, veuve et mère d’Elizabeth et d’Oliver qui détestent leur beau-père et s’apprêtent à quitter l’horrible propriété que leur mère a achetée sur l’injonction de son mari.
Après le départ des trois enfants, May sombre dans la neurasthénie et est atteinte d’étranges maux qui l’épuisent.
Pour combler sa détresse, elle fréquente une Ligue qui a tout d’une secte et qui lorgne sur son patrimoine.
Alors que la jeune mariée se morfond auprès de son époux et de son envahissante belle-famille, Elizabeth et Oliver profitent de l’agitation londonienne tout en tirant le diable par la queue.
La première vend ses talents de cordon bleu à de riches particuliers ; le second, en parfait dandy snob, frivole mais néanmoins attachant, se refuse à travailler tout en rêvant d’épouser une riche héritière.
Sur un scénario finalement assez mince, Elizabeth Jane Howard parvient à composer un récit plein de charme et d’humour british scrutant le mariage et le couple à la manière d’une entomologiste découvrant que, malgré des années de vie commune, on ne connaît jamais son partenaire.
Même dans le tragique, son style reste léger.
Avec une économie de moyens et une grande modestie, elle souligne aussi combien la condition des femmes consistait, à l’époque décrite, à se rabaisser et à obéir aux moindres désirs des hommes.
Heureusement que Claude, un gros matou sorte de clone du « Simon’s cat », sait remonter le moral à la gent féminine qui a le don de satisfaire ses moindres caprices et de pardonner ses facéties !
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