Critique – Au nord de la frontière – R.J. Ellory – Sonatine

Critique – Au nord de la frontière – R.J. Ellory – Sonatine


Lorsque Victor Landis, shérif dans une bourgade de Géorgie, apprend l’assassinat de son frère, il se souvient qu’il ne lui a plus parlé depuis douze ans après une violente dispute dont on découvrira les raisons à la fin du roman, même si R.J. Ellory sème des indices tout au long du récit.

En même temps qu’il apprend le décès de celui qui était sa seule famille, il découvre que son cadet avait été marié et père d’une petite-fille à laquelle ce veuf solitaire va s’attacher en laissant tomber petit à petit son masque bourru et taiseux.

Alors qu’il commence à enquêter sur la mort de son frère, le cadavre d’une fille de quinze ans est retrouvé. Il est le premier d’une longue série. Les deux affaires vont bien évidemment se rejoindre.

Les investigations de Victor au cœur de la violence vont le conduire à se plonger dans un passé marqué par une enfance auprès d’un père violent et d’une mère qui trouva une issue à sa souffrance en se suicidant. Le futur officier de police était alors adolescent.

Porté par un rythme lent pour mieux souligner le long cheminement de Victor pour renouer avec l’espoir, pour sortir de sa solitude, retrouver une altérité qu’il avait oubliée et redonner un sens à sa vie, « Au nord de la frontière » est un roman initiatique dans lequel la psychologie, celle d’un homme qui accepte sa responsabilité dans sa dérive, prime sur l’enquête.

C’est cette dimension intime, dont un réalisateur comme Clint Eastwood pourrait s’emparer, qui fait la portée de l’œuvre d’Ellory découverte en 2008 avec « Seul le silence », son premier opus édité en France.

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