Critique – Chien jaune – Martin Amis – Gallimard

Critique – Chien jaune – Martin Amis – Gallimard


« A vrai dire, je suis un mari de rêve » affirme présomptueux Xan Meo, « L’Artiste Universel ». Ca, c’était avant qu’il se fasse bastonner.

Après l’agression, le fils de gangster devenu acteur et romancier, devient un obsédé sexuel (il est atteint d’un « Satyriasis post-traumatique »), tient des propos stupides du style « Le Pakistan, c’est de la merde » et a un comportement étrange avec les filles qu’il a eues avec Russia, sa seconde épouse.

Pendant ce temps, le roi d’Angleterre, le nonchalant et indifférent Henri IX, tente de supprimer une vidéo montrant sa fille adorée nue dans sa baignoire pendant que son épouse est dans le coma.

Quant à Clint, « journaliste » pour la presse people et « merdique du gourdin » selon l’une de ses conquêtes, il est prêt à tout pour vendre son torchon à des lecteurs gentiment baptisé « branleurs ».

Il y a encore une foultitude de personnages dans ce roman foutraque qui règle son compte à une société de l’image vulgaire où seules les apparences comptent.

Avec une lucidité cruelle et un humour grinçant, Martin Amis se moque de ses contemporains obsédés par le sexe, la gloire et l’argent.

Il y a des fulgurances, une inventité linguistique réjouissante mais aussi de grosses ficelles indignes du grand écrivain qu’est Martin Amis. Et que de longueurs et de difficulté à suivre ce récit virevoltant !

EXTRAITS

  • Xan Meo était sur le point de comprendre que, au bout de quelque temps, le mariage devient une relation frère-soeur – marquée par des épisodes d’inceste peu fréquents et plutôt regrettables.
  • La célébrité s’était tellement démocratisée que l’obscurité était ressentie comme une privation, voire comme une punition.
  • Au début, elle avait simulé l’orgasme. Puis elle avait simulé la migraine. Et à présent les migraines étaient réelles.

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