Critique – La belle vie – Matthew Stokoe

Critique – La belle vie – Matthew Stokoe


Est-il vraiment indispensable de multiplier les scènes les plus pornographiques avec moult scènes de coprophagie, de nécrophilie et autres pratiques franchement infectes et ce, sans oublier, les très classiques fellations et autres sodomies pour démontrer que le monde est dominée par le sexe et l’argent ? La question mérite d’être posée.

En 1985, dans « Moins que zéro », Bret Easton Ellis avait défrayé la chronique en livrant le portrait d’une jeunesse dorée et désoeuvrée noyant le vide de leur vie dans l’alcool, la drogue et la fornication.

C’est en 2002 que paraît « La belle vie » de Matthew Stoke. Le titre est bien évidemment ironique tant la vie de Jack, héros malgré lui, est merdique.

Nous sommes à Los Angeles, la ville par excellence où tout peut arriver. Jack est marié avec Karen, une prostituée qu’il a, dans un acte de générosité dont il ne fera plus jamais preuve, tenté de sauver de la déchéance. Il n’en aura de toute façon pas le temps puisqu’on retrouve le corps de la donzelle éviscéré. Déjà qu’on lui avait enlevé un rein moyennant un chèque de 30 000 dollars qu’elle avait utilisé en partie pour offrir une voiture à son chéri !

Pour Jack, tout bascule. Viré de son boulot, il se lance dans le tapinage. Hommes, femmes, il n’a aucun état d’âme. Car, ce qui le motive, c’est de devenir célèbre. Il croise une certaine Bella, femme riche à millions, une manipulatrice diabolique qui va lui mettre le pied à l’étrier en faisant jouer ses relations pour qu’il co-anime une émission sur les vedettes, seuls personnages qui trouvent grâce aux yeux de Jack.

Cette petite renommée acquise sans effort (sauf physique, cela va sans dire) ne l’empêchera d’être harcelé par Ryan, un flic qui l’accuse d’avoir tué son épouse. Lui aussi est un expert en manipulation et en perversité.

Etant donné que quasiment les deux tiers du livre sont consacrés aux scènes les plus obscènes et les plus dégueulasses, on ressort de cette lecture écoeurés, vidés. Mais n’était-ce pas le souhait de l’auteur qui, décidément, n’est pas très optimiste sur l’humain ?

Reste l’humour, très sombre.

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