Critique – L’appel de la forêt – Jack London – Folio

Critique – L’appel de la forêt – Jack London – Folio


C’est dans un environnement privilégié du Sud des Etats-Unis que vit Buck, un magnifique chien issu d’un père Saint-Bernard et d’une mère colley.

Davantage animal de compagnie que de travail, il va quitter la douceur de la « civilisation » après avoir été enlevé pour servir de bête de trait aux chercheurs d’or attirés par les trésors du Klondike.

Maté à coups de gourdin par une brute à chandail rouge, il apprend à se méfier des hommes et à composer avec eux tout en gardant ses distances. « Il était vaincu (il le savait) mais pas brisé » écrit l’auteur qui, dans son récit, s’élève contre les tenants de Descartes qui considèrent l’animal comme une machine alors qu’il serait un être sensible et doué de capacités d’adaptation extraordinaires que Darwin ne renierait pas.

Après la violence des hommes, il est confronté à la violence de ses congénères et à la dureté du Grand Nord. Grâce à l’expérience et au réveil de ses instincts endormis, Buck va devenir le chef, la référence sur laquelle peuvent s’appuyer les hommes comme les autres chiens de traîneau.

Après avoir changé de mains plusieurs fois, il rencontre John Thornton pour lequel il ressent un authentique amour et une totale abnégation. Face à un dilemme cornélien, que va faire Buck ? Etre le meilleur ami de l’homme ou répondre à l’appel de la forêt et vivre comme le firent ses plus lointains ancêtres les loups ?

Considéré comme une œuvre pour la jeunesse, le troisième roman de Jack London a plusieurs niveaux de lecture. L’auteur était trop intelligent pour pratiquer un anthropomorphisme absurde. A mon sens, la fable de Buck, sorte de double de l’écrivain, est une allégorie de la condition de l’homme qui aspire à la liberté pour trouver sa place dans le monde.

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