Critique – L’attaque du Calcutta-Darjeeling – Abir Mukherjee – Liana Levi

Critique – L’attaque du Calcutta-Darjeeling – Abir Mukherjee – Liana Levi


Dès son arrivée au Bengale pour rejoindre la police impériale, le capitaine Samuel Wyndham, ancien de Scotland Yard, vétéran de la première guerre mondiale et jeune veuf, est plongé immédiatement dans le bain.

Le corps d’un certain MacAuley, haut fonctionnaire et bras droit du vice-gouverneur, a en effet été retrouvé assassiné à la sortie d’un bordel. A l’intérieur de sa bouche est trouvée une boulette de papier sur laquelle est écrit : « Dernier avertissement. Le sang anglais coulera dans les rues. Quittez l’Inde ! ».

Nous sommes en 1919 et les émeutes contre l’occupant britannique se multiplient. Certains insurgés adeptes des méthodes brutales et considérés comme des terroristes par le pouvoir en place vont se convertir à la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi.

Flanqué de Digby, un horrible raciste représentatif d’une grande partie de la population coloniale, et de Banerjee, un Indien raffiné et cultivé dont l’apparente réserve masque des idées indépendantistes bien affirmées, le capitaine mène l’enquête et rencontre de nombreux obstacles sur le chemin de sa résolution.

C’est sous le soleil tropical accablant de Calcutta que Wyndham va découvrir un pays divisé placé sous le joug d’une puissance qui pille ses richesses tout en exploitant son peuple en toute impunité et en reniant les soi-disant valeurs dont elle se prévaut.

Si l’intrigue a vraiment peu d’intérêt, le premier roman d’Abir Mukherjee (trois autres de la série « Sam Wyndham » suivent) vaut surtout pour son ambiance dépaysante et l’immersion qu’il nous propose au cœur d’une région exotique pour les Européens que nous sommes ainsi que pour son arrière-plan historique qui donne envie d’en savoir un peu plus sur la réalité d’un pays si fascinant et si difficile à appréhender et à vivre pour les étrangers.

Les personnages sont épatants à commencer par l’ironique et intuitif capitaine hanté par le souvenir de son épouse, soignant ses douleurs à coups d’opium et de whisky, refusant de céder à la xénophobie ambiante et avide de justice.

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