Critique – Le jour où Kennedy n’est pas mort – R. J. Ellory – Sonatine

Critique – Le jour où Kennedy n’est pas mort – R. J. Ellory – Sonatine


Le 35ème président des Etats-Unis a donné lieu à une abondante littérature documentaire et fictionnelle. Je pense, parmi mes lectures romanesques les plus récentes, à « 22/11/63 » de Stephen King et à « Ils vont tuer Robert Kennedy » de Marc Dugain.

R. J. Ellory a fait le choix de l’uchronie. Même si un attentat contre John Fitzgerald Kennedy était bien programmé le 22 novembre 1963 à Dallas, il a échoué. Et c’est à ce fiasco que l’auteur va s’intéresser par la voix de Mitch Newman. Ce photojournaliste trentenaire et célibataire apprend le suicide de Jean Boyd, son ex-fiancée qui l’a quitté lorsqu’il a décidé de partir pour « couvrir » la guerre de Corée dont il reviendra quatre mois plus tard avec des images terribles dans la tête. Treize ans après, l’annonce de cette mort énigmatique va le bouleverser et réveiller la culpabilité qui le mine depuis leur séparation, depuis qu’il a fait le choix de partir à l’aventure plutôt que de rester auprès de la femme de sa vie devenue une journaliste d’investigation accrocheuse enquêtant sur les fraudes électorales des Kennedy en 1960 et sur les disparitions mystérieuses de femmes. L’homme de peu d’ambition, alcoolique et à la limite de la dépression va, malgré quelques bâtons dans les roues, poursuivre les recherches de Jean. Une manière de donner une ultime marque d’amour et de se racheter de son erreur passée. Il se rend alors compte que le charismatique JFK n’a rien d’un enfant de choeur. Il serait non seulement un tricheur et un menteur mais aussi époux volage (c’est un euphémisme !). A ce tableau peu glorieux s’ajoutent de graves problèmes de santé soignés à coups de médicaments et de drogues. Et côté politique, le bilan est loin d’être brillant. Si le combat pour les droits civiques des Noirs est à porter à son crédit, le bide de la baie des Cochons, la construction du mur de Berlin en 1961 et l’engagement perdu d’avance au Vietnam sont les points noirs de son action ou de son inaction.

Si le récit qui mêle personnages réels et de fiction, grande histoire et narration intime, est bien mené, j’ai trouvé, pour une fois, que R. J. Ellory tournait en rond et que le personnage principal, Mitch Newman était peu attachant avec son obsession et sa culpabilité envahissantes.

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