Critique – L’emblème du croisé – James Lee Burke – Rivages

Critique – L’emblème du croisé – James Lee Burke – Rivages


De la dizaine de rompols ayant Dave Robicheaux comme personnage principal, « L’emblème du croisé » est le seul, sauf si ma mémoire est défaillante, à faire évoluer le héros préféré de James Lee Burke quand il n’a que vingt ans et est déjà addictif à l’alcool.

L’insouciance de la jeunesse ne l’empêche pas de porter sur l’humain un regard dénué de tout idéalisme. Nous sommes en 1958. « C’était la fin d’une époque » affirme le futur inspecteur de la police criminelle de La Nouvelle-Orléans.

Jimmy est le demi-frère de Dave. A la fois « tête brûlée » et naïf, il tombe fou amoureux d’une prostituée. Alors que les tourtereaux s’apprêtent à fuir, Ida disparaît. A-t-elle été assassinée ?

Une quarantaine d’années plus tard, veuf de Bootsie, Dave vit seul à New Iberia dans une maison proche du bayou qu’il aime tant.

Il reprend du service auprès du shérif local, l’épatante Helen Soileau. Il va alors mener deux enquêtes en parallèle. La première concerne Ida à propos de laquelle il a recueilli des informations étonnantes. La seconde porte sur des assassinats de femmes qui seraient l’oeuvre d’un même tueur.

Epaulé par Clete Purcel, son meilleur ami et protecteur qui est parfois un boulet tant il est excessif dans ses réactions, Dave va être confronté à des flics véreux, au « milieu » et aux membres d’une riche famille de la Louisiane ayant des accointances avec la mafia et dont le fils est « un merdeux arrogant ».

Ce que j’apprécie chez James Lee Burke, ce ne sont pas les intrigues elles-mêmes mais la façon dont Dave Robicheaux s’en imprègne en révélant son âme de justicier mais aussi ses faiblesses, ses difficultés à se sevrer de l’alcool et cette colère enfouie qui ne demande qu’à exploser.

Heureusement, il y a Molly la lumineuse qui fait son apparition et qui va tenter de calmer cette violence qui s’empare de lui quant il est confronté au mal ou à la douloureuse histoire de son pays, lui qui ne se sent jamais aussi bien au cœur d’une nature à la fois belle et hostile ou en compagnie de Snuggs, son chat, et de Tripod, son raton laveur. Quel personnage complexe que ce Robicheaux qui a le don de nous entraîner dans ses errements ! Tellement énigmatique qu’il est capable d’alimenter l’imagination de James Lee Burke sur des milliers de pages.

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