Critique – Les furies – Lauren Groff – L’Olivier

Critique – Les furies – Lauren Groff – L’Olivier


On peut être capable de tout par amour, on peut pratiquer l’abnégation comme une forme de rédemption, c’est le message que nous adresse Lauren Groff dans son formidable dernier roman.

Divisé en deux parties racontées par un narrateur omniscient qui se coule dans les pensées de Lotto (« Fortune ») puis de Mathilde (« Furies »), « Les furies » est l’histoire d’un couple fusionnel qui se forme au premier regard.

Lancelot, alias Lotto, voit le jour dans une famille fortunée et affectueuse. Pour lui éviter les mauvaises fréquentations, sa mère, qui veut en faire un grand homme, l’envoie en pension.

Son mariage avec Mathilde que sa génitrice désapprouve va offrir au garçon l’amour inconditionnel qui lui a manqué pendant son adolescence. Modèle pour leurs amis, le duo parfait en apparence cache des fêlures que je ne révélerai pas pour ne pas déflorer le suspense.

Lotto rêve d’être acteur. Il sera dramaturge. Immature, il est un séducteur égocentrique qui a besoin d’être admiré et entouré.

Mathilde, en parfaite logisticienne, fera tout pour que le talent de son mari s’épanouisse.

Avec brio, Lauren Groff puise dans la tragédie grecque et le théâtre shakespearien pour tisser le portrait d’un couple absolu dont les aléas de la vie vont modifier le fonctionnement impeccable. C’est aussi une description de la création artistique dans ses dimensions de solitude et de narcissisme.

EXTRAIT

« Mais elle se promit à elle-même que jamais il ne découvrirait l’étendue de ses ténèbres intérieures, que jamais elle ne lui montrerait le mal qui l’habitait, qu’il ne connaîtrait d’elle que la lumière et le grand amour. »

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