Critique – Les neuf cercles – R. J. Ellory

Critique – Les neuf cercles – R. J. Ellory


1974. De retour du Vietnam, une expérience qui n’a laissé aucun soldat indemne, John Gaines accepte le poste de shérif de Whytesburg, petite ville tranquille du Mississippi. C’est alors que l’on déterre le cadavre d’une jeune fille disparue vingt ans plus tôt. Jusque là, rien d’extraordinaire pour un amateur de polar. Sauf qu’à la place du cœur soigneusement enlevé, on trouve un panier contenant un serpent…

John, qui pensait se remettre sereinement des horreurs vues et commises pendant la guerre, va de nouveau se retrouver plongé au cœur du Mal, thème récurrent dans l’œuvre d’Ellory.

Je ne m’attarderai pas davantage sur l’intrigue.

Avec un rythme lent, comme pour mieux ancrer son roman dans le Sud profond des États-Unis, l’auteur stigmatise la part sombre et la folie de l’humanité, le racisme latent, le poids du silence et la puissance de l’argent.

Quant au « héros » malgré lui, il est vraiment attachant et on aspire à ce qu’il retrouve une forme de quiétude.

J’ai rencontré R. J. Ellory à la foire du livre de Brive 2014 dont il était l’invité d’honneur. Un homme fort sympathique dont on s’étonne qu’il puisse produire une prose aussi noire. Pour notre plus grand plaisir.

EXTRAIT

 

« Une guerre sombre, impitoyable, implacable, qui prenait tout ce qu’il y avait de bon en vous et le remplaçait par du néant. Il était difficile de comprendre l’influence qu’un peu plus d’une année pouvait avoir sur un être humain. Mais c’était un fait. C’était indéniable.
Certains affirmaient qu’ils avaient laissé une partie d’eux-mêmes dans les jungles et les villes et les tunnels de l’Asie du Sud-Est. Ce n’était pas vrai. Ils y avaient laissé la totalité d’eux-mêmes. Ils étaient une personne différente à leur retour, et leurs amis, leur famille, leur femme, leur mère et leurs filles peinaient à les reconnaître. Eux-mêmes se voyaient désormais aussi presque comme des étrangers. »

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