Critique – L’intérêt de l’enfant – Ian McEwan

Critique – L’intérêt de l’enfant – Ian McEwan


Fina Maye entame une période de sa vie que l’auteur appelle joliment « la petite enfance de la vieillesse ».

Proche de la soixantaine, elle est une brillante magistrate spécialisée dans le droit de la famille. Elle est de plus en plus confrontée à des couples qui se séparent sans penser aux conséquences désastreuses sur leur progéniture. Pour elle, c’est l’intérêt de l’enfant qui prime. Son métier l’accapare tellement qu’elle en néglige son mari, provoquant une crise conjugale violente.

Une affaire qu’elle est amenée à juger va la bouleverser encore davantage. Adam, un adolescent de 17 ans, est atteint d’une leucémie. Lui et sa famille sont Témoins de Jéhovah et refusent toute transfusion sanguine qui permettraient de le sauver. Fiona est confrontée à un dilemme. Doit-elle accepter les convictions religieuses de la famille ou doit-elle suivre les recommandations des médecins ? Autant d’interrogations sur la justice, le relativisme, le bien et le mal qui la perturbent.

Avec la finesse psychologique qui est sa marque de fabrique, son art de l’ellipse et son habilité à raconter l’indicible (cf. entre autres, les magnifiques « Sur la plage de Chesil » et « Expiation »), Ian McEwan nous offre le portrait tout en délicatesse d’une femme qui, à l’aube du 21ème siècle, se remet en question et parvient, à 59 ans, à être troublée par un jeune homme perdu et en manque de repères.

EXTRAIT

  • « L’insulte réservée à certaines femmes au fil des ans, tandis que les commissures de leurs lèvres entamaient leur descente vers un air de réprobation permanente. »

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