Critique – Chien-Loup – Serge Joncour – Flammarion

Critique – Chien-Loup – Serge Joncour – Flammarion


Lise, une bobo parisienne, rêve de se déconnecter de la ville et des écrans le temps de quelques semaines.

Elle entraîne son mari Franck dans cette aventure. Rien que de très banal. Même l’écriture au début du roman est convenue comme pour mieux souligner l’insignifiance de la situation. Mais, avec Serge Joncour, on sait d’avance que l’intrigue va sortir des sentiers battus et de la normalité (cf « L’écrivain national »).

Pour s’échapper, la quadragénaire a choisi de louer un gîte au fin fond du Lot. L’arrivée du couple en terre quercyenne (sic) est épique. A bord d’un puissant 4×4, Lise découvre avec émerveillement le paysage alors que son compagnon, un producteur en perte de vitesse forcé de s’associer avec deux jeunes aux dents longues lorgnant sur son catalogue de films pour le négocier à l’ogre Netflix, se désespère de ne plus voir les précieuses barettes s’afficher sur son portable.

Un siècle plus tôt, la Grande Guerre éclate. Les hommes sont envoyés sur les différents fronts. Les animaux sont réquisitionnés. Les femmes doivent s’occuper des cultures, de leur progéniture et des anciens. Le premier soldat mort au combat est le médecin. Son épouse, la sensuelle Joséphine, s’entiche d’un dompteur allemand vivant dans la montagne avec ses fauves. Précisément dans la maison où les Parisiens passent leurs vacances…

Selon un procédé narratif classique, le présent fait écho au passé.

Bien construit, « Chien-loup », dont le titre fait référence à un étrange canidé avec lequel Franck entretient une relation mystérieuse, est un roman qui s’interroge sur le rapport que le monde moderne entretient avec la nature. Conclusion : l’homme est bien un loup pour l’homme et le plus bestial n’est pas celui qu’on croit.

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