Critique – Condor – Caryl Férey – Gallimard – Série noire

Critique – Condor – Caryl Férey – Gallimard – Série noire


Le titre fait référence à une célèbre opération menée conjointement par plusieurs dictatures sud-américaines avec le soutien des Etats-Unis. Cette vague de répression qui fit des dizaines de morts s’est déroulée dans les années 1970.

De nos jours, Gabriela est une étudiante en cinéma d’origine mapuche. Elle partage une location avec Stefano, un ancien opposant à Pinochet. Elle ne se déplace jamais sans sa Go Pro cachée dans son sac. Pour filmer « l’humain naturel » dit-elle. C’est à La Victoria, un quartier pauvre de Santiago, qu’elle filme le cadavre d’un adolescent qui serait décédé d’une overdose de cocaïne trop pure.

Il n’est pas le premier. Pour aider les familles sans le sou à se défendre et à connaître la vérité, Gabriela reprend contact avec Camila, son ancienne maîtresse devenue député. Elle rencontre Esteban qui se présente comme « l’avocat des causes perdues ». Il est aussi un aspirant écrivain. Ces deux-là vont s’aimer bien évidemment mais ils vont surtout partir à la chasse aux anciens soutiens de Pinochet qui, malgré la fin de la dictature, continuent à faire du business dans le trafic de drogue.

Comme dans la plupart de ses précédents romans, Caryl Férey utilise le polar pour instiller un propos politique et s’interroger sur l’impunité dont ont bénéficié les tortionnaires qui ont servi celui qui a délogé Allende du pouvoir en 1973.

Toujours très bien documenté, j’ai trouvé « Condor » plus réussi que « Mapuche ». L’écriture est moins maladroite et les personnages moins caricaturaux.

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