Critique – Fleur de tonnerre – Jean Teulé

Critique – Fleur de tonnerre – Jean Teulé


J’avais bien aimé « Le Montespan », beaucoup moins « Le magasin des suicides » et mon avis sur la dernière publication de Jean Teulé, est assez mitigé.

L’auteur s’est cette fois-ci emparé d’un personnage ayant réellement existé. Il s’agit d’Hélène Jegado, jeune bretonne née à l’aube du 19ème siècle dans une petite commune du Morbihan. Son enfance est bercée par le récit des légendes et superstitions particulièrement prégnantes dans cette Basse-Bretagne bien arriérée. Y rôde l’Ankou, ce squelette imaginaire porteur de funestes nouvelles qui terrorise la petite fille. Il n’en faut pas plus à Hélène pour devenir une célèbre empoisonneuse. Une manière de conjurer la mort ou, pourquoi pas, de faire une bonne action car la mort serait le commencement d’une vie meilleure…

Voilà donc Hélène qui, après avoir assassiné sa mère, parcourt les routes de Bretagne à la recherche d’une place. Excellente cuisinière (miam miam la soupe aux herbes et à l’arsenic), elle n’a aucun mal à décrocher un emploi dans les maisons dont les habitants tombent comme des mouches. Il faudra un certain temps avant que les autorités fassent le rapprochement entre l’explosion du taux de mortalité et le passage de la Jégado, une Jegado qui tue rarement par haine.

Mais l’accumulation de cadavres devient un peu répétitive et ennuyeuse. Hormis ce point négatif, j’ai aimé le style, parfois cru, de l’auteur, l’humour noir omniprésent et la présence de deux Normands, personnages grand-guignolesques,  qui suivent fortuitement (?) Hélène dans ses pérégrinations et qui finiront par devenir plus bretons que les Bretons eux-mêmes. C’est dire.

Dernier commentaire : après les longues et fastidieuses descriptions des forfaits de la belle Hélène, nous assistons à son procès et à ses dernières confessions. On comprend alors pourquoi elle a commis tous ses empoisonnements. Et on ressent, à l’instar de Jean Teulé, une certaine empathie pour cette femme qui n’a pas su grandir. Alors, faites attention quand vous racontez des histoires aux enfants !

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