Critique – Haute-Folie -Antoine Wauters – Gallimard

Critique – Haute-Folie -Antoine Wauters – Gallimard


Après avoir lu « Mahmoud ou la montée des eaux » (2021, Prix du Livre Inter 2022) qui m’avait moyennement emballée, je m’étais promis de lire un autre livre de cet auteur belge encensé par la critique.

C’est chose faite avec « Haute-Folie » et je pense que l’œuvre de cet auteur n’est pas vraiment pour moi.

Blanche et Gaspard regardent, impuissants, leur modeste ferme, la bien nommée « Haute-Folie », se consumer.

Sur la route de leur fuite, Blanche met au monde leur premier enfant, « ce garçon du malheur qu’ils baptiseront Josef. »

Puis un drame surviendra et le gamin grandira auprès de son oncle et sa tante sans savoir ce qu’il est advenu de ses parents.

Alors, il se réfugie dans le dessin et l’écriture de poèmes.

Plus tard, devenu jeune homme, il s’adresse à Blanche, celle qui lui a donné la vie.

Puis, il déchire les lettres et s’enferme dans le silence qu’on lui impose. Quand il pose des questions sur la disparition de ses géniteurs, on les évite ou on invente des maladies qui les auraient tués.

Ces mensonges qui l’empêchent de savoir la vérité font de lui un fantôme hanté par d’autres fantômes.

Alors il fuit. Parce que la brûlure de l’incendie, blessure originelle, est trop aiguë.

Alors il marche, seul, vit de peu comme un ascète en exerçant toutes sortes de métiers, fait des rencontres. Mais il a toujours l’impression d’être suivi par ses fantômes.

« Rien n’est plus présent en moi que l’absence » note-t-il dans son cahier.

Puis il revient et repart après avoir connu la vérité.

J’arrête là le résumé de ce roman sous forme de conte, entre rage et douceur dont le lyrisme âpre nous parle des secrets qui rendent fous ou tuent.

Par certains aspects, notamment par les thèmes abordés tels que la transmission des blessures, il m’a fait penser à « La Maison vide » dont je viens de terminer la lecture. Sauf que, autant j’ai été éblouie par le livre de Laurent Mauvignier, autant j’ai peiné sur « Haute-Folie », alors qu’il compte presque quatre fois moins de pages.

J’ai eu l’impression d’avoir déjà lu ce genre de livres d’un homme qui se sauve pour se chercher et, peut-être, se trouver.

La plume d’Antoine Wauters n’est pas en cause. Elle est très belle, mais mise au service d’un propos trop démonstratif, comme si l’auteur s’émerveillait d’écrire aussi bien.

EXTRAIT

– On se perd parce qu’on a trop mal. On devient fou de trop souffrir. La folie ? C’est le pays des souffrances qui n’ont plus nulle part où aller.

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